Le rapport d’expertise d’un immeuble comprend plusieurs diagnostics imposés par différentes lois. Ces études techniques visent essentiellement à garantir la sécurité et le confort d’un bâtiment avant sa cession ou sa location. Elles sont réalisées par le propriétaire qui fait appel à un diagnostiqueur patenté.
Diagnostic amiante
L’amiante est une composante fibreuse interdite en France depuis 1997. Cet excellent isolant thermique et acoustique est très apprécié pour sa résistance au feu et reste très présent dans de nombreuses bâtisses. Cependant, il constitue un problème de santé publique qui a conduit à la décision de l’éliminer dans la construction immobilière. L’étude porte sur :
- Les parties privatives et communes d’un immeuble de copropriété
- Les bâtiments à usage d’habitation (appartements ou maisons individuelles), professionnel, industriel et commercial
- Les caves ou parkings couverts
Les cas de réalisation du diagnostic amiante
En matière de cession, le diagnostic amiante avant travaux doit être fait par le propriétaire dans les trois ans suivant la date de signature du contrat de vente. Le vendeur ou l’acheteur peut supporter le coût selon l’accord. Pour les bâtiments collectifs construits avant 1997, les examens des parties communes sont en principe terminés depuis décembre 1999, un délai prorogé jusqu’en 2005. Le propriétaire se charge désormais des parties privatives comme l’appartement, la cave, etc.). Concernant une maison individuelle, l’analyse prend en compte tout le Bien et ses dépendances. Elle est entièrement réalisée par le propriétaire.
Le contenu du diagnostic amiante
Le diagnostic amiante est obligatoire en cas de location, il a été imposé par un décret du 5 juin 2011. Le propriétaire doit fournir au locataire le DAPP (Dossier Amiante des Parties Privatives) s’il le demande. Il doit lui préciser part tous les moyens les modalités de consulter ce dossier. Cette étude est également exigée au propriétaire en cas de destruction partielle ou totale de son bâtiment ou avant tous travaux de réfection ou de rénovation dans un logement. Ce rapport est réalisé par un diagnostiqueur immobilier accrédité par le COFRAC (Comité Français d’Accréditation) et possédant un contrat d’assurance dans ce type d’inspection.
Diagnostic Plomb
Le diagnostic plomb, appelé encore Constat des Risques d’Exposition au Plomb (CREP), est un examen obligatoire des immeubles en vente ou en location, bâtis avant le 1er janvier 1949. Cette expertise recherche la présence de plomb dans les habitations à cause des peintures à la céruse, à l’origine du saturnisme infantile en France. Elle détermine la concentration en plomb dans les peintures (sur murs, portes, fenêtres, plafonds, linteaux, montures, etc.) pour évaluer leur nocivité.
L’objectif et la validité du diagnostic plomb
Le saturnisme, c’est-à-dire l’intoxication au plomb, est un mal dont le nom provient de la planète Saturne. Il est le symbole du plomb dans l’alchimie. La pathologie est causée par une absorption régulière de plomb, entraînant des dommages néfastes à la santé, spécialement sur le système nerveux. Les enfants de moins de 6 ans et les femmes enceintes constituent les catégories les plus sensibles. En matière de copropriété et en cas de vente, le rapport devra porter sur les parties privatives. Le diagnostic plomb accompagne la promesse de vente ou l’acte de cession. Pour les parties communes, le copropriétaire devrait avoir réalisé l’étude avant le 12 aout 2018. Tous les habitants d’une copropriété doivent posséder ce document.
La réalisation du diagnostic plomb
Pour une location, le bailleur doit associer au contrat de bail un CREP qui a été effectué en moins de six (6) ans. Toutefois, ce document pourra accompagner chaque contrat sans être actualisé si le taux de concentration au plomb est inférieur au seuil requis de 1mg/cm2. La principale source de plomb dans les bâtiments tient essentiellement dans les peintures anciennes contenant une grande dose de céruse. Les experts utilisent des instruments performants composés notamment de détecteurs à fluorescence X à source radioactive au cours de leur expertise. La détection de plomb peut aussi s’opérer par une analyse en laboratoire de prélèvement d’échantillons. L’absence de ce diagnostic lors de la vente, de la promesse de vente ou de la signature du contrat de location entraîne la responsabilité judiciaire du propriétaire. Le locataire ou l’acquéreur peut obtenir la baisse du loyer ou du prix de vente à cause de ce manquement.
Diagnostic électricité
Selon un rapport de l’ONSE (Observatoire National de la Sécurité Electrique), annuellement, plus de cent (100) personnes meurent par électrocution en France à cause des nombreuses installations électriques défectueuses et dangereuses dans les habitations. Un mauvais branchement, des installations mal entretenues mettent en danger les occupants d’un logement. d’où l’intérêt d’un diagnostic électrique.
Le but du diagnostic électricité
Le diagnostic électrique est imposé depuis 2009 dans les transactions immobilières pour inspecter et évaluer les risques liés aux défauts ou à la vétusté des dispositifs électriques d’un logement. Ce contrôle est une solution pour prévenir et garantir la sécurité des personnes et de leurs Biens. Il concerne toutes les installations de plus de quinze (15) ans. Cette étude ne porte pas sur les équipements qui bénéficient depuis moins de trois (3) ans d’une attestation de conformité du CONSUEL (Comité National pour la Sécurité des Usagers de l’Électricité). Dans ce cas, elle n’est donc pas exigée pour la vente de l’immeuble. L’acquéreur est bien informé sur l’aspect électricité du Bien grâce à ce rapport réalisé par un agent certifié, bénéficiant d’une accréditation COFRAC. Lors de sa visite, le diagnostiqueur vérifie que les installations respectent les exigences de sécurité fixées par le fascicule FD C 16-600 de juin 2015.
Le contenu du diagnostic électricité
Il contrôle 87 points dont :
- Les fusibles, disjoncteurs, dispositifs différentiels, interrupteurs et sectionneurs
- La prise de terre et les liaisons équipotentielles
- Les classes d’équipements électriques et divers modes de pose
Le contrôleur vérifie également la conformité des distances de protection entre les points d’eau et le matériel électrique. Durant l’opération, il ne déplace pas les meubles et n’effectue aucun démontage, sauf les tableaux électriques. L’inspection porte uniquement sur les éléments visibles du dispositif électrique et s’étend sur les parties privatives de la maison et ses dépendances. Elle ne prend pas en compte les parties communes des immeubles collectifs et les circuits internes des appareils branchés à l’installation. Le technicien rédige un rapport dressant la liste des imperfections constatées et des risques éventuels. Ce rapport a une validité de trois ans.
Diagnostic gaz
La plupart des accidents domestiques liés au gaz sont occasionnés par le manque d’entretien et la vétusté des installations, avec une part de comportements à risque. Le diagnostic gaz est un moyen d’interpeler les propriétaires d’immeubles et d’informer les locataires ou acquéreurs sur l’état des équipements de gaz dans les logements en location ou en vente.
L’objectif du diagnostic gaz
Cette étude est obligatoire en matière de vente immobilière et incombe aux propriétaires des logements comprenant des installations intérieures de gaz de plus de 15 ans. Elle permet d’améliorer la sécurité des occupants en prévenant les risques de fuite, d’intoxication au monoxyde de carbone, d’explosion, d’incendie ou d’anoxie. Le diagnostic gaz est également obligatoire dans les contrats de bail depuis 2017. Le rapport doit être présenté au locataire pendant la signature du contrat y compris les cas renouvellement.
Les travaux d’inspection sont réglementés par le code de la construction et de l’habitat. Le diagnostic gaz doit obéir à des normes de qualité qui imposent de nombreux points de contrôle, notamment :
- Les tuyauteries
- Les équipements et les entrées de raccordements aux tuyaux
- La combustion
- La ventilation et l’aération du logement
Le diagnostic porte sur les installations à gaz naturel ou au GPL des parties privatives du logement destinées aux gazinières, au chauffage ou à la production d’eau chaude sanitaire. Il ne touche pas les équipements mobiles comme les bouteilles de gaz ou les tuyaux souples. Une installation fixe comprend toujours une partie de tuyaux métalliques ou en dur logés dans le mur. Ce contrôle diffère d’un simple contrôle des appareils (chaudières, chauffe-eau, etc.) Le diagnostic gaz est une partie obligatoire du Dossier de Diagnostic Technique (DDT). Le défaut de ce rapport pendant la vente de l’immeuble entraîne une poursuite judiciaire du vendeur pour vices cachés. Le diagnostiqueur doit être certifié par un organisme agréé et son numéro de certificat doit être visible sur son rapport.
Loi Carrez
La surface habitable figure en bonne place parmi les critères de choix pour l’acquisition d’un logement. Les potentiels acquéreurs portent une attention particulière sur ce point avant leur décision finale. L’enjeu du diagnostic Loi Carrez est de connaître précisément la mesure de cette surface sans douter de la fiabilité des informations.
Quand faut-il réaliser la surface carrez ?
En matière de vente immobilière, les logements en copropriété sont depuis 2016 soumis à la Loi Carrez qui oblige les vendeurs copropriétaires à mentionner la superficie privative en cession sur l’acte de vente. Elle améliore ainsi la protection des acquéreurs des lots de copropriété ayant une surface supérieure à 8 mètres carrés. Cette loi ne s’applique pas aux terrains à bâtir ni à l’achat sur plan. Pour le calcul de la surface, elle prend en compte :
- La véranda et la loggia : ces éléments intègrent le calcul même si leur surface est inférieure à 8 m2. Il doit s’agir cependant de surface privative et non de partie commune à usage privatif.
- Les combles et greniers : ils font partie du calcul, aménagés ou non Mais elle rejette :
- La hauteur de plafond : la loi ne tient compte que des pièces et locaux dont la hauteur sous plafond est supérieure à 1,80 mètre
- Les balcons et terrasses
- Les caves, parkings et garages : ces surfaces sont exclues du calcul à l’opposé des autres sous-sols, aménagés ou non
Calculer la surface de plancher loi carrez
Lorsque la promesse de contrat n’indique pas la surface, l’acquéreur dégagé de ses engagements peut demander sa nullité avant la signature de l’acte devant notaire. Si l’acheteur souhaite toujours acquérir le Bien, il peut demander au notaire ou à l’agent immobilier d’insérer la mention de la surface dans le contrat de vente. Cette inscription possède une valeur substantielle puisqu’elle conditionne la validité de l’acte vente. Si l’acte authentique ne contient pas la mesure de la surface habitable du logement en cession, l’acquéreur est en droit de demander sa nullité devant le tribunal dans le mois suivant la conclusion de l’acte.